Manifestation en l’honneur de M. William Nelson Cromwell au Ritz promu au grade de commandeur de la Légion d’honneur – Avec le Général Pau président de la Croix-Rouge Française – 12 Décembre 1923

Manifestation en l’honneur de M. William Nelson Cromwell au Ritz promu au grade de commandeur de la Légion d'honneur - Avec le Général Pau président de la Croix-Rouge Française - 12 Décembre 1923

Manifestation en l’honneur de M. William Nelson Cromwell au Ritz promu au grade de commandeur de la Légion d’honneur – Avec le Général Pau président de la Croix-Rouge Française – 12 Décembre 1923

Les présidents et présidentes des œuvres fondées où secourues par M William Nelson Cromwell se sont réunie le 12 Décembre 1923, à quatre heures, dans les salons de l’hôtel Ritz de la Place Vendôme, pour fêter la récente promotion du grand philanthrope au grade de commandeur de la Légion d’honneur. La cérémonie, présidée par M. Paul Strauss, ministre de l’hygiène, a été, en même temps qu’une belle manifestation de gratitude, une incomparable affirmation de fraternité franco-américaine… Sous les drapeaux français et américains, aux côtés du ministre de l’hygiène et de M. Nelson Cromwell, avaient pris place S. Em. le cardinal Dubois, archevêque de Paris le général Dubail, grand chancelier de la Légion d’honneur, le général Pau, président de la Croix-Rouge française, M. Antonesco, ministre de Roumanie, président de la Society of Friends of Roumania, M. Maurice Herbette, ambassadeur de France à Bruxelles, venu juste pour la cérémonie, avec l’autorisation du président du conseil, comme président de l’Œuvre, des écoles professionnelles de Seine-et-Marne le général Gouraud, gouverneur militaire de Paris, président d’honneur du comité du monument aux morts des armées de Champagne, M. Paul Dislère, président de la Société de la Légion D’Honneur et Mme Appell, présidente de la Société universitaire des amis de l’étudiante M. Justin Godart, ancien sous-secrétaire d’Etat, président de l’Entraide des Femmes françaises, Mme la maréchale Lyautey, vicomtesse Benoist d’Azy, colonel Allan M. Hervey, président de la Croix-Rouge américaine, le Rév. F. W. Beekman, M. Raverat, président des « Aveugles de guerre » M. Walter B. Hardy, colonel F. E. Drake, M. L. Seeger, docteur Edmund L. Gros, colonel Bayne, représentants de grandes oeuvres américaines nées de la guerre M Dumez, maire de Bailleul, et Mme la supérieure des Petites Sœurs des Pauvres.

M. Nelson Cromwell, chacun le sait, a prodigué ses somptueuses libéralités d’abord aux œuvres qui s’efforcent, depuis l’armistice, de réparer par le travail les ruines de la guerre création d’écoles professionnelles, d’ateliers d’aveugles, de centres de rééducation des mutilés, encouragements aux agriculteurs, aux dentellières, etc…

Aussi l’organisateur de la réunion, M. Emile Charrier, secrétaire général du Retour au foyer, a-t-il eu l’heureuse idée de souligner de la façon la plus originale et la plus touchante la haute portée morale et sociale de l’action du généreux bienfaiteur.

Sous nos yeux attendris défilèrent les délégations des œuvres dont au fur et à mesure, chaque président indiquait le but et l’activité. Ce furent les aveugles de guerre, guidés par des infirmières de la Croix-Rouge, porteurs de livres et d’objets fabriqués par eux les mutilés rééduqués, les orphelins devenus jardiniers, fermiers, ouvriers agricoles ou mécaniciens, présentant les plus beaux produits de leurs champs ou les chefs-d’œuvre de leurs usines les jeunes ménagères leurs ouvrages les plus parfaits les « nurses » qui se vouent à la lutte contre la mortalité infantile les étudiants et étudiantes à qui sont facilités les moyens de poursuivre leurs études les enfants des régions dévastées, avec des corbeilles pleines de fruits des arbres qu’ils doivent aux libéralités de M. Nelson Cromwell et d’œufs pondus par les descendantes des poules distribuées en son nom, dans le Nord par le Retour au foyer, au lendemain de l’armistice (40,000 arbres et 17,000 poules furent répartis parmi nos paysans).

Enfin les dentellières de Bailleul et de Meteren, dont l’industrie fut ressuscitée et rénovée grâce à ses largesses, offrirent à notre admiration de véritables merveilles.
Après les vibrants discours prononces par le général Dubail, M. Antonesco, M. Maurice Herbotte, le général Gouraud, M. Nelson Cromwell, sentant le temps du gouverneur de Paris très mesuré, a pris la parole (pour lui annoncer que la veille, à minuit, il avait signé le chèque lui permettant d’offrir définitivement au musée de l’Armée la magnifique collection des pastels du regretté Eugène Burnam, qui seront reproduits dans un livre vendu au bénéfice des légionnaires. L’annonce de cette nouvelle munificence, que M. Cromwell accompagna de la chaleureuse expression de son admiration pour le général Gouraud, le grand héros de la guerre, souleva une véritable ovation. Après les autres discours, parmi lesquels ceux de MM. Appell, Dislère, Justin Godard, etc., M. Paul Strauss, en qualité de ministre de l’hygiène, de la prévoyance sociale et de l’assistance, a exprimé la reconnaissance du gouvernement français envers l’un des plus grands bienfaiteurs de nos œuvres, et lui a remis un Livre d’or, avec reliure de l’époque de Louis XIV, dont les pages, jaunies par le temps, vont porter les discours prononcés hier.

Pour clore la réunion, M. Nelson Cromwell, dans une improvisation que la dévouée déléguée de toutes les œuvres de France, Mrs Brandt, traduisit au fur et mesure, a magnifié l’effort héroïque des hommes, des femmes et des enfants de la France au cours de la guerre. Il a affirmé sa foi dans les destinées de notre pays et a répété que ce qu’on nomme sa charité était uniquement sa passion du travail par lequel la France renaît tout entière.
Sans entrer dans le détail de cette allocution tour à tour humoristique et pathétique, notons seulement le regret de M. Cromwell de ne pas être, comme son homonyme, « lord protector », pour traiter les Allemands comme ils le méritent et régler la question de nos dettes, car lui, qui a pris des millions de bons de la défense nationale, est bien décidé à ne jamais nous en réclamer le remboursement.

Et pour terminer « J’aime tellement votre France, a-t-il dit au milieu d’un tonnerre d’applaudissements, qu’après mon, dernier soupir je désire que mon corps aille rejoindre les miens, dans mon pays France. »

Paul Pau est un général français.

Il étudie au Prytanée national militaire puis à la Corniche Drouot du lycée Henri-Poincaré de Nancy. En 1867 il intègre la promotion Mentana de Saint-Cyr. Classé 60 sur 259, il sort de l’école en 1869 dans l’infanterie.
Sous-lieutenant le 1er octobre 1869 au 78e régiment d’infanterie, il est blessé à la cuisse gauche le 6 aout 1870 et mutilé le même jour à la bataille de Frœschwiller, la main droite emportée. Malgré sa blessure, il sert pendant cette guerre, dans les armées de province et est nommé lieutenant le 26 octobre 1870 puis capitaine le 8 novembre 1870, à moins de vingt-deux ans. Il termine le conflit au 63e régiment d’infanterie de marche.
Affecté au 135e régiment d’infanterie, le capitaine Pau participe à la campagne contre la Commune de Paris (1871) du 16 mai au 7 juin 1871. Peu après, il est fait chevalier de la Légion d’honneur le 24 juin 1871. Il est maintenu capitaine à la date de sa nomination par la commission de révision des grades du 26 février 1872. Transféré au 120e régiment d’infanterie le 1 mai 1872, il y fait fonction de capitaine adjudant-major à partir du 30 mars 1875. Le major Pau passe au 77e régiment d’infanterie le 9 mars 1881. Il est nommé chef de bataillon le 28 février 1882. Il devient commandant du 23e bataillon de chasseurs à pied le 6 septembre 1883.
Paul Pau épouse le 7 aout 1884 Marie Henriette née de Guntz, inspectrice des hôpitaux militaires, avec qui il a deux enfants : Roland et Marie-Edmée.
Il fait campagne en Afrique du 15 janvier 1885 au 11 septembre 1886. Le 31 octobre 1888, une chute de cheval en service commandé le blesse au pied droit.
Il est nommé lieutenant-colonel au 117e régiment d’infanterie le 15 avril 1890, puis colonel au 45e régiment d’infanterie le 2 octobre 1893. Le colonel Pau prend le commandement du 54e régiment d’infanterie le 11 octobre 1894. Il est nommé général de brigade le 12 juillet 1897.
En 1903 il devient général de division et de 1906 à 1909 il commande le 16e puis le 20e corps d’armée.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, le général Joffre, commandant en chef des troupes françaises, sort le général Pau de sa retraite pour lui confier l’armée d’Alsace qui doit participer aux offensives prévues par le Plan XVII, pour récupérer l’Alsace-Lorraine. Malgré ses succès en Alsace, Pau doit battre en retraite à cause des défaites de Lorraine à Morhange et à Sarrebourg. Quand Joffre comprend que les chances d’une victoire rapide en Alsace se sont envolées et que la France est à présent menacée par une défaite rapide, l’armée commandée par Pau est dissoute et ses hommes envoyés au nord avec la VIe Armée pour participer à la première bataille de la Marne.
Il débute ensuite une carrière diplomatique en septembre 1914 en qualité de conseiller militaire auprès du roi des Belges à Anvers. Il réussit à convaincre celui-ci d’abandonner la position fortifiée d’Anvers pour rejoindre les forces alliées dans les Flandres. Mais il fait la promesse imprudente que l’armée belge pourrait souffler après la retraite. Lorsque les allemands s’acharnent à forcer l’Yser, le général Foch rencontre des difficultés pour faire admettre à Albert Ier l’obligation de s’engager à fond et l’impossibilité de tenir la promesse.
De février à avril 1915, le général Pau effectue une mission dans les Balkans puis en Russie. En novembre 1915, il prend le commandement de la mission militaire française auprès du grand quartier général russe.
La guerre n’est pas encore terminée quand le général Pau est envoyé en Australie. Il est absent près d’un an, du 13 juillet 1918 au 1er août 1919. La patriote française installée en Australie, Augustine Soubeiran revient avec la mission diplomatique du général Pau pour faire part aux Australiens des “remerciements sincères et déchirants de mon peuple”. À son retour en France, il est cité par le ministre de la guerre à l’ordre de l’armée française, comme « ayant rendu à la cause commune les plus éminents services » (10 novembre 1920).

Il est président de la Croix-Rouge française de 1918 à 1932.
Le 4 mars 1919, il est invité à l’Assemblée législative du Québec. À la suite d’un discours de Joseph-Édouard Perrault en son honneur, le général Pau se rend au pupitre de Perrault, lui serre la main et prononce quelques mots, en violation des règles de la Chambre selon L’Événement. Ces quelques paroles ont été inscrites dans le journal de l’Assemblée.
En mai 1920, il est nommé membre du comité directeur de la Ligue des patriotes présidée par Maurice Barrès.
Il meurt à Paris le 2 janvier 1932 et est inhumé dans le « caveau des gouverneurs » de l’Hôtel des Invalides.

William Nelson Cromwell est un avocat né à Brooklyn, New-York, le 17 janvier 1854, décédé le 19 juillet 1948 à l’âge de 94ans. Associé dans un des plus grands cabinets d’avocats d’affaires américains « Sullivan et Cromwell », son nom est lié à celui de la réussite de deux des plus vastes entreprises de cette époque, le percement du canal de Panama et la création de l’United States Steel Corporation, regroupement des plus importantes aciéries américaines. « Entre les deux guerres, tout en continuant à présider aux destinées de son affaire, il s’installa à Paris, où il passa une grande partie de sa vieillesse. Il fut alors le bienfaiteur de notre pays. Il contribua pour une large part à l’érection de monuments qui témoignaient de la gloire ou de l’héroïsme des Américains venus pour le défendre, aida à la création du Musée de la Légion d’Honneur, présida à l’édification du Mémorial de l’Escadrille Lafayette. Il s’intéressa au lendemain de la Grande Guerre à la vie de nos artisans et permit la reconstruction de l’industrie de la dentelle de Valenciennes. Il fit des dons répétés aux œuvres de l’enfance malheureuse, s’occupa de la rééducation des aveugles et des bibliothèques Braille. »

La nouvelle de la mort de William Nelson Cromwell a profondément ému tous ses amis du Centre d’études de politique étrangère.
William Nelson Cromwell appartenait à cette génération de grands Américains qui, à la fin du XIXe siècle et dans les premières années du XXe, trouvèrent dans un immense continent, neuf encore mais déjà doté de prodigieux moyens de production, peuplé d’une humanité ardente, venue chercher de tous les coins du monde l’espoir, la fortune et la liberté, un cadre à la mesure de leurs énergies. Son nom est hé à celui de deux des plus vastes entreprises de cette époque : le percement du canal de Panama et la création de l’United States Steel Corporation. Il dirigea aussi, à New- York, l’une des plus puissantes firmes d’avocats des Etats-Unis.
Entre les deux guerres, tout en continuant à présider aux destinées de son affaire, il s’installa à Pans, où il passa une grande partie de sa vieillesse. Tous ceux qui le virent alors furent frappés par l’extraordinaire vitalité qui se dégageait de sa personne, par son besoin indomptable d’action que l’âge n’avait pas apaisé, par la foi qu’il portait encore aux valeurs de l’individu, dans un monde où l’individualisme trouvait de moins en moins de place. Il n’était pas seulement pénétré du charme de la France, où il avait choisir de vivre. La guerre de 1914 lui avait révélé les ressources profondes de la volonté des Français.
Il fut alors un des bienfaiteurs de notre pays. Il contribua pour une grande part à l’érection de monuments qui témoignaient de la gloire ou de l’héroïsme des Américains venus pour le défendre, aida à la création du Musée de la Légion d’honneur, présida à l’édification du Mémorial de l’escadrille Lafayette. Il s’intéressa, au lendemain de la Grande Guerre, à la vie de nos artisans et permit la reconstruction de l’industrie de la dentelle à Valenciennes. Il soulagea beaucoup de misères, fit des dons répétés aux œuvres de l’Enfance malheureuse, s’occupa de la rééducation des aveugles et des bibliothèques Braille.
A une époque où grossissaient déjà les menaces d’un second conflit mondial, il eut l’occasion d’entrer en contact avec le Centre d’études de politique étrangère. L’atmosphère qui y régnait le séduisit. A mesure que les propagandes se faisaient, dans le monde, plus violentes et plus meurtrières, il se rendait compte de la nécessité d’appliquer, aux sujets même les plus controversés, une pensée lucide et sereine. Il donna alors au Centre une aide importante. Il ne lui demanda rien d’autre que de continuer à poursuivre son but et de placer, dans sa salle de réunion, une réplique du Penseur de Rodin. Il voulait symboliser par là le rôle primordial de l’Esprit dans un domaine où les instincts et les intérêts, laissés à eux-mêmes, se heurtent et se détruisent.
« Pour contrebalancer les influences de plus en plus maléfiques pour la paix et la justice, écrivait-il au président du Centre, le recteur Charléty, une concentration plus forte et plus puissante des forces intellectuelles est aujourd’hui indispensable. »
Ce fut un de ses derniers messages. Cet homme d’action ardent et passionné, ce professeur d’énergie du Nouveau Monde, nous adressait, presque au terme de sa vie, une profession de foi dans la suprématie de l’Esprit.

Paul Marie Cesar Gerald Pau was a French soldier and general who served in the Franco-Prussian War and in World War I.
He took part in the Franco-Prussian War, suffering the loss of his lower right arm. By 1903, he had reached the rank of General, but he retired from active service in 1911. He was offered the position of Army Chief of Staff by War Minister Adolphe Messimy, but was removed from consideration due to his anti-republican political views and his insistence on the authority to personally nominate generals for high commands. The position instead passed to Joseph Joffre, who would become the French commander-in-chief during World War I.
When war broke out in 1914, General Joffre recalled Pau from retirement to command the Army of Alsace to participate in the attacks towards Alsace called for by Plan XVII. The Army of Alsace contained VII Corps (which had taken but failed to hold Mulhouse between 7 and 10 August), 44th Division, the 55th Reserve Division, the 8th Cavalry Division and the 1st Group of Reserve Divisions (58th, 63rd and 66th Reserve divisions).
Although initially successful, Pau was forced to withdraw after the defeat of the First Army at Morhange-Sarrebourg. When it was clear to Joffre that French hopes for a quick victory in Alsace had faded and that France now faced the real possibility of quick defeat (caused by the Schlieffen Plan), Pau’s army was broken up and sent north to join Maunoury’s Sixth Army in time to participate in the First Battle of the Marne.
After this, Pau was not given another field command. After serving in the French Supreme War Council, he was sent in January 1916 as French representative to the Russian high command, known as the Stavka. Pau also toured Australia and New Zealand between September 1918 and January 1919 with the French Mission on a post-war diplomatic visit. While in New Zealand a kauri, Agathis australis, was named the ‘General Pau’ in his honor. He died in Paris in 1932.

William Nelson Cromwell was an American attorney active in promotion of the Panama Canal and other major ventures especially in cooperation with Philippe Bunau-Varilla.

He was born and raised in Brooklyn, New York, in an Episcopalian household, by his mother, Sarah M. Brokaw, a Civil War widow. His father, John Nelson Cromwell, died in the Battle of Vicksburg.
He worked as an accountant for the attorney Algernon Sydney Sullivan, who paid for his education at Columbia Law School and made him a partner in Sullivan & Cromwell in 1879. In 1898 the chief of the French Canal Syndicate (a group that owned large swathes of land across Panama), Philippe Bunau-Varilla, hired him to lobby the US Congress to build a canal across Panama, and not across Nicaragua, as rivals would have it. Cromwell showed that Nicaragua had an active volcano. On June 19, 1902, three days after senators received stamps showing volcanic activity in Nicaragua they voted for the Panama route for the canal. For his lobbying efforts, he received the sum of $800,000. (about 30 million USD today). After the Hay–Bunau-Varilla Treaty was ratified, Cromwell was paid another $2000000 (about 60 million USD today) – at the time, the highest amount ever paid to a lawyer.
By 1907, he was a member of the Consolidated Stock Exchange of New York, one of around 13000.
One of his main pro bono activities was helping the blind. Another was the founding of “the Society of Friends of Roumania” in 1920 under the patronage of Her Majesty Queen Marie of Romania. Under his tutelage, the New York-based Society promoted numerous exchanges between the two countries and published the distinguished Roumania – A Quarterly Review.